7.5/10Aargh ! Tect Yabon !

/ Critique - écrit par Maat, le 26/04/2011
Notre verdict : 7.5/10 - Toi prendre Aargh ! Tect, toi aimer ! (Fiche technique)

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Si vous vous sentez l'âme d'un bâtisseur des temps préhistoriques, Aargh ! Tect vous propose d'incarner un architecte ou un ouvrier au langage très limité !

Dans la production ludique, on trouve parfois de sacrés OVNI. Aargh ! Tect en est un. Excellent jeu d’ambiance, il vous plonge au cœur des débuts de l’humanité. Certains n’ont que cinq cent mots pour s’exprimer - bien entendu, je ne vise pas le Krinaute de base qui lui en a forcément cent fois plus - avec Aargh ! Tect, c’est encore pire ! Vous avez six mots de vocabulaire, six gestes et une massue pour vous faire comprendre de vos amis et les guider dans la construction d’édifices.

Aargh ! Tect Yabon !
La tablette de traduction.Ugungu Karungu !

La boite d’Aargh ! Tect contient des cartes projet, représentant les édifices à construire. Très sobres, évidemment, pour être bien compris des architectes de l’âge de pierre. Se trouvent aussi deux massues gonflables, très importantes pour la discipline. Ensuite, des pièces en bois symbolisant les parties de l’édifice alourdissent la boite. Dix au total. Celles-ci sont accompagnées de deux plaquettes de construction en carton rigide, puis, pour terminer, les obligatoires tablettes de traduction sans lesquelles architectes et ouvriers seraient perdus.

Aargh ! Tect Yabon !
Une carte projet de valeur 4.
Manungu manungu !

Toute l’originalité de ce jeu de Walter Obert réside dans la communication très épurée de l’architecte envers son ou ses ouvriers. Jouable à deux en partie d’entraînement, il prend tout son sens en plaçant en concurrence deux équipes de bâtisseurs.
Les architectes se placent en face de leurs ouvriers. Ces derniers prennent les pièces de construction de leur équipe et se les partagent le cas échéant s’ils sont plusieurs. Les architectes piochent chacun une carte projet et se lancent dans leurs forts complexes diatribes. Comme je vous le disais, l’architecte possède six mots de vocabulaire pour expliquer un mouvement, mais, fort heureusement, il est intelligent et s’il dit ce mot une fois, cela signifie une action, s’il le dit deux fois, c’est une action différente. Exemple : Ugungu signifie prendre, Ugungu ugungu signifie enlever.
En sus de ces mots forts riches de sens, l’architecte peut se trémousser pour désigner une couleur de pièce. Exemple : balancer les hanches signifie pièce verte.
N’oublions pas l’utilisation de la massue qui permet avec un seul coup sur la tête (soyez sympas avec les ouvriers, soyez délicats) de faire comprendre à l’ouvrier qu’il est sur la bonne voie. Deux coups s'il se plante complètement. Lorsque l’architecte estime sa construction terminée, il le fait savoir en tapant la table avec la massue et en criant Aargh ! Tect. Tout le monde cesse ses activités et l’équipe adverse jugera si l’édifice est correct et si l’équipe récupère les points de la carte.
La première équipe à dix points remporte la partie.

Aargh ! Tect Yabon !
Vue d'ensemble du matos.
Ugungu Aargh ! Tect !

Vous l’imaginez, pour que le jeu soit complètement délirant, il faut que tout le monde joue le jeu correctement. Personne ne doit s’exprimer en langage autre que préhistorique. Il faut aussi éviter de jouer dans les lieux publics pour ne pas voir défiler de suite les messieurs en blanc avec les cachets rourouges et les camisoles… Avec Aargh ! Tect, c’est du fou rire assuré, de l’éclate garantie. Evidemment, comme tout jeu de ce genre, il ne faut pas en abuser pour ne pas s’en dégouter. Mais une partie au cours d’une soirée entre potes, ça met l’ambiance de suite !
Seul bémol : Aargh ! tect n’est pas très aisé à transporter avec son format de boite mais il compense par ses facilités d'apprentissage. On a tous l'âme d'une brute épaisse !