9/10Mysterium, le Cluedo des médiums

/ Critique - écrit par nazonfly, le 13/05/2016
Notre verdict : 9/10 - Mystères et boule de gomme (Fiche technique)

Tags : fantome cartes mysterium jeux joueurs avis mediums

Aujourd'hui, dans Krinein, on ringardise Cluedo.

Le Colonel Moutarde a tué le Docteur Lenoir avec le Chandelier dans la Cuisine. Que celui qui ne comprend pas cette phrase lève la main ! OK j’en vois un au fond, qui ne sait pas. Cluedo, sorti en 1949, est un jeu d’enquête où les joueurs doivent chercher quel personnage autour de la table a tué le fameux Docteur Lenoir ainsi que l’arme utilisée et la pièce dans laquelle a eu lieu le crime. Mysterium reprend, en réalité, le principe même de Cluedo. Au bémol près que les joueurs incarnent chacun un personnage présent au moment du meurtre, un personnage associé à une arme et à un lieu du manoir gothique hanté et que leur seule chance de découvrir leur véritable identité passe par les informations que possède le fantôme de la victime. Pour corser le tout, les joueurs ne savent pas quel personnage ils incarnent au début de la partie.


DR. Ah, ça y est, vous avez tout gagné, vous êtes l'instit'...

« Hop, hop, hop, minute papillon », me direz-vous sans doute. « Comment le fantôme peut-il communiquer avec les médiums s’il est muet ? ». Élémentaire, mon cher Watson ! Les médiums/joueurs reçoivent du fantôme/victime des images bizarres, étranges, ésotériques, symboliques, incongrues… Et la combinaison des images reçues par chaque joueur permet, si possible, l’association entre un médium et un personnage, puis un médium et un lieu, puis un médium et un objet. Une fois que tous les médiums auront réussi à trouver quel personnage ils incarnent, il s’agira alors de découvrir qui, parmi les médiums présents, a commis l’abominable forfait.


DR. Et le meurtre a été commis dans la salle de bains (oui les illustrations ringardisent un poil Cluedo).

Dans la réalité du jeu, les images envoyées par le fantôme sont tout simplement des cartes superbement illustrées mais tellement étranges qu’elles en deviennent polysémiques. À ce stade, il faut spécifier que Mysterium est un jeu coopératif où les joueurs s’entraident pour découvrir les personnages auxquels ils sont associés. Si certains joueurs n’ont pas réussi à deviner qui ils incarnent, le jeu est tout simplement perdu. Et le fantôme continuera de hanter le manoir à tout jamais. Ahahahaha ! Mais, pardon, je m’égare. Tout le sel du jeu vient donc des associations possibles entre ces cartes. Et, même si, théoriquement, le fantôme est du côté des joueurs et n’essaiera pas volontairement de les faire perdre, les médiums ne sont pas dans la tête du fantôme. Et ce qui semble évident pour l’un ne sera bien évidemment pas si lumineux pour d’autres. D’autant plus que le fantôme n’a qu’un nombre de cartes limité, tirées au hasard…


DR. Sauf que vous devez découvrir votre perso avec les cartes du fantôme. Pas simple, pas simple.

Quand on se retrouve du côté des joueurs, le jeu est véritablement prenant et l’on peut passer de longues minutes à discuter pour tenter de percer ce qu’a voulu dire le fantôme. Mais, de mon point de vue, le jeu est encore meilleur quand on se retrouve fantôme, que l’on doit associer soi-même ces étranges cartes et que l’on observe les médiums s’échiner à découvrir les associations possibles de notre cerveau malade. Il s’agit alors d’adapter finement sa tactique aux joueurs et à leur façon de relier plusieurs images entre elles. Sans doute pas le plus facile mais certainement le plus intéressant.

Le seul bémol que j’aurais concerne l’habituation : est-ce que multiplier les parties n’encourage pas une certaine automaticité au moment de la découverte des cartes ? À voir donc par la suite. Mysterium est, en tout cas, un très bon jeu d’ambiance et d’enquête, passionnant de bout en bout.