9/10RoboRally

/ Critique - écrit par nazonfly, le 19/09/2008
Notre verdict : 9/10 - Dis iz rally goud ! (Fiche technique)

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Mauvais coups et réflexion sont au menu de cette belle réussite du créateur du jeu de cartes Magic The Gathering.

Asimov décrivait en XXX une société où les robots auraient pratiquement acquis leur indépendance. Même si on est encore loin, les robots ont petit à petit envahi notre quotidien, et même les aspirateurs peuvent devenir autonomes. Après la littérature, le cinéma, il était temps que le monde du jeu de plateau les mette à contribution pour égayer les aprés-midis pluvieuses des petits comme des grands. Surtout des grands dans le cas de RoboRally.

Des tapis roulants, des trous et des lasers !

Deux petits robots
Meilleurs que Kraftwerk
Le but de RoboRally est simple : il faut programmer de petits robots en plastique aux noms évocateurs (Tremolo, Titan X90, Fidelio) jusqu'à des checkpoints sur différents plateaux. Programmer ? Encore un truc d'informaticiens et de langages abscons ? Qu'on se rassure, la programmation dans RoboRally est on ne peut plus simple. On distribue à chaque joueur 9 cartes de type avancer, reculer, tourner à droite, à gauche et demi-tour, le tout de différentes vitesses. Cinq d'entre elles serviront à construire le parcours du robot pour rejoindre, avant les autres joueurs, ces fameux checkpoints. Une idée plutôt originale. L'attrait de RoboRally ne réside pas dans la mise en place d'une programmation idéale pour faire avancer son robot. Comme dans une usine, le plateau est recouvert de pièges et de chausse-trappes : trous, murs, mais aussi des tapis roulants, des engrenages, ces effets du plateau modifiant la trajectoire du robot. Et il n'est pas rare de mal calculer son coup et de se retrouver pris sur un tapis roulant dans la direction inverse de celle qu'on avait désirée initialement !

Seul contre tous

Un plateau
Platoo, morne plaine
Mais surtout un jeu convivial n'est rien sans interactions entre les joueurs. Chaque robot est ainsi équipé d'un laser infligeant des points de dégâts aux autres robots. Au bout de cinq points de dégâts, le robot commence à être gravement touché et une carte de programmation reste « verrouillée ». Le joueur ne pourra, lors de son prochain tour, que placer que 4 cartes, tout en gardant la carte verrouillée telle quelle. Au bout de 9 points de dégâts, le robot perd une vie et recommence la partie, tout comme s'il tombe dans un trou. Pis encore, les robots peuvent se pousser entre eux. L'action des adversaires peut, de cette façon, influer sur le parcours de notre robot et faire foirer une programmation pourtant bien ficelée. On comprend rapidement que plus le nombre de joueurs est important, plus le jeu devient aléatoire et drôle. Enfin, pour prolonger encore le plaisir, il existe plusieurs plateaux qui peuvent se combiner entre eux pour devenir particulièrement retors. Chacun des 34 parcours disponibles a ses particularités, du plus simple réservé aux débutants aux plus compliqués, comme l'abominable Maëlstrom, gigantesque champ de tapis roulants entraînant inexorablement le joueur vers un trou central qu'il faudra éviter avec intelligence (et un peu de chance).

 

Demi Toore
Demi Toore
Sous une apparente complexité, RoboRally est un jeu simple à comprendre mais laisse une grande place à la réflexion, notamment par la gestion des effets du plateau. L'aspect parfois aléatoire du jeu peut être énervant ou amusant, selon la psychologie du joueur : même sur 9 cartes, il est toujours possible de n'avoir que des demi-tours alors qu'il aurait suffi d'un simple « Avancer » pour gagner. Et le robot se met ainsi à tourner, tourner, voyant l'adversaire terminer le jeu. Ses multiples plateaux, comme les différentes stratégies adoptées par les joueurs, donnent au final à RoboRally une bonne durée de vie. Drôle, intelligent et efficace, RoboRally est vraiment un très bon jeu.